Véronique Ovaldé et Marie NDiaye, les amazones de l'Escale
L'une est aussi volubile que l'autre est empruntée, hésitante. Cette rencontre, devant le public fourni de la salle Jean Vauthier (400 personnes), a la saveur du contraste. Pourtant, les figures de femmes sont au centre de leur dernier roman respectif. Une dynastie de femmes dans l'Amérique latine rêvée de Véronique Ovaldé (Ce que je sais de Vera Candida), les portraits de Trois femmes puissantes pour Marie NDiaye. Elles se défendent néanmoins d'une quelconque intention féministe, même si les personnages masculins nous paraissent, entre les lignes, plutôt défaillants. Si Véronique Ovaldé se réfère au conte, au récit des mythologies familiales, à la question de la transmission, Marie NDiaye assume quant à elle une position plus abrupte, se voyant tel un sculpteur confronté à un bloc abstrait dont il faut extraire l'œuvre d'art. Pour finir, les deux auteures se retrouvent sur un point commun qui signe peut-être leur singularité littéraire, "le goût de l'adjectif qui ne colle pas avec le substantif!"